La Main noire

 Mythes et histoire

En apparence, la Main noire est une unité militaire qui assure la garde rapprochée du sultan de Jelhaï. En réalité, c’est un ordre mystique de tueurs fanatiques entièrement dévoué à leur maitre.

Plusieurs centaines d’années auparavant, un groupe de mystiques non violents fut banni de Balbuféra après un schisme irréparable avec les autres écoles de mysticisme. Le groupe connut alors une longue et difficile période d’errance, qui a profondément altéré sa pratique et sa compréhension des arts mystiques.  D’abord martyrisés par les barbares Someshi, les mystiques ont progressivement renoncé à la non-violence, avant d’apprendre à tuer. Au contact des seigneurs de la guerre des Quatre Royaumes du Nord de Rasputana, ils perfectionnèrent leur art du combat et de la tromperie, mais furent à nouveau contraints à l’exil. Le groupe fit route vers le nord et entreprit la traversée du désert des Cent-Jours. Brulés par le soleil, étourdis par la soif, attaqués par les créatures invraisemblables peuplant le désert, plus de la moitié mourut pendant cette expérience éprouvante. Ceux qui survécurent arrivèrent en un lieu étrange appelé la vallée des Ombres, où ils reçurent la visite d’une entité obscure vénérant la Mort et prétendant « se cacher dans la lumière ». Cette rencontre avec le « Maitre des Ombres » provoqua une illumination chez les mystiques qui posèrent les fondations d’une nouvelle philosophie ésotérique : la voie des Ombres. Selon cette philosophie, donner et recevoir la mort sont des actes naturels représentant le summum de la liberté individuelle, de l’accomplissement personnel et de la maitrise de l’esprit sur le corps.

Ainsi naquit l’ordre de la Main noire, qui finit par s’établir à Jelhaï, presque trente années après leur départ de Balbuféra. Bien vite, le sultan Hajil-Walid de Jelhaï comprit tout le bénéfice qu’il pouvait tirer de ces mystiques déracinés. Il passa avec eux un pacte et, en échange d’une soumission complète à son autorité et d’une acceptation des coutumes assabiennes, leur offrit des terres et la liberté de pratiquer leur art. Depuis ce temps, les fidaïs de la Main noire font régner la loi du Sultan, en intimidant ou assassinant ses ennemis, ses rivaux ou ses amis trop curieux.

Nature du culte

Type de culte : ordre mystique officiel, mais secret.

L’ordre vit retranché dans la forteresse d’Ashamsur perchée sur un roc de la côte assabienne est, à quelques kilomètres de Jelhaï. Environ 200 à 250 mystiques vivent dans ce repaire inexpugnable, une cinquantaine assurent en permanence la sécurité du sultan et d’autres, en nombre variable, exécutent les missions qui leur sont allouées. La forteresse héberge une grande bibliothèque dotée de nombreux écrits ésotériques, ainsi que des ouvrages politiques et militaires, des manuels d’alchimies, des grimoires de sorcellerie, et des traités d’anatomie et de… comédie. 

La Main noire est rigoureusement hiérarchisée. À sa tête, le Sidna est vénéré comme un dieu par les daïs, les rafiq, les fidaïs et les mujib. Quel que soit leur rang, les membres sont tous appelés les « mains noires ». Rares sont les étrangers autorisés à pénétrer dans la forteresse, les alchimistes spécialistes des poisons constituant une exception notable. Leurs activités quotidiennes consistent, d’une part, à un enseignement mystique basé sur des exercices ésotériques et une étude méticuleuse des textes fondateurs de l’ordre, et, d’autre part, à un entrainement physique intensif en préparation des missions qu’ils auront à accomplir. Ils apprennent aussi à manier les armes et à défendre leur forteresse en cas de siège.

Officiellement, la Main noire constitue une unité militaire chargée de la protection du sultan et placée sous son commandement direct. Elle s’acquitte de cette tâche avec une grande efficacité et ses combattants au style exotique comptent parmi les adversaires les plus craints sur les champs de bataille assabiens. Toutefois, la véritable raison d’être de cette organisation est l’intimidation, l’infiltration et l’assassinat. Pour une main noire, donner la mort est un acte de libération, pour celui qui tue comme pour celui qui meurt, car tous deux sont délivrés des contraintes du Monde matériel. Les mains noires affectionnent de tuer avec style ou de manière spectaculaire, autant pour l’effroi que pour l’admiration que cela peut susciter.

La devise de l’ordre est dawar daeris mufkhis ce qui signifie en djesmiri « je suis la terreur cachée dans la lumière ».

Adhésion et rangs de culte

Aspirant (mujib)

Les seuls membres ordinaires que l’ordre accepte sont les enfants qui ont été enlevés pour les empêcher de devenir une menace à l’âge adulte, ou simplement parce que l’ordre les estimait prometteurs. Parfois, ces enfants sont les bébés des parents assassinés par les mains noires elles-mêmes. Les mujibs subissent un profond endoctrinement ainsi qu’un entrainement physique et mental implacable, auquel presque un tiers d’entre eux ne survit pas. Les fidaïs et les rafiq inculquent à ces jeunes un sens absolu de l’obéissance et toute objection ou indiscipline est sévèrement punie. Mujib signifie « ignorants » en djesmiri.

Conditions

  • Avoir été choisi par l’ordre.

Privilèges

  • De leur prime jeunesse jusqu’à l’âge adulte, les mujibs sont hébergés et nourris à la forteresse. 

Devoirs et obligations

  • Obéir aveuglément aux fidaïs et aux rafiq.
  • Servir les fidaïs.
  • Participer à l’entretien de la forteresse.

Élève (fidaïs)

Le rituel de passage implique de donner la mort de sang-froid à une cible désignée par un rafiq, un daïs ou le Sidna lui-même. En cas d’échec, le mujib se voit accorder une seconde mission. S’il échoue à nouveau, le candidat malheureux est définitivement exclu de l’ordre et devient la cible de ses coreligionnaires. Les fidaïs apprennent la compétence Mysticisme (voie des Ombres). Outre la formation physique, militaire et mystique, le fidaïs est également entrainé à garder les secrets et à résister aux interrogatoires. Fidaïs signifie littéralement « ceux qui souffrent » en djesmiri.

Conditions

  • Seul un mujib peut devenir fidaïs. 
  • Cinq compétences de l’organisation à 50 %.
  • Donner la mort au cours d’une mission.

Privilèges

  • Tout nouveau fidaïs se voit offrir par le Sidna un poignard et une main gauche articulée (une invention de l’ordre).
  • Passion Loyauté (sultan de Jelhaï) à POU + CHA + 50 %
  • Passion Garder les Secrets à POU + CHA + 30 % (peut servir à augmenter un jet de Volonté lorsque c’est pertinent).
  • Accès au mysticisme : talents.

Une main gauche de l’ordre

Devoirs et obligations

  • Les fidaïs sont les exécutants de l’ordre, dont ils constituent le bras armé et l’instrument de terreur. 
  • Ils accomplissent immédiatement toute mission confiée avec le plus grand zèle, sans tenir aucun compte des éventuels dangers. 
  • Les fidaïs ne quittent la forteresse que pour effectuer leurs missions.

Disciple (rafiq)

Les rafiq (« compagnons » en djesmiri) sont des assassins d’élite  chargés des missions difficiles.

Conditions

  • Quatre compétences du culte à 70%, dont Mysticisme (voie des Ombres) et un des deux styles de combat.

Devoirs et obligations

  • Commander une ou parfois deux mains de 5 fidaïs
  • Accomplir les missions délicates.
  • Organiser la défense de la forteresse.
  • Former les mujib.

Privilèges

  • Don : 1 parmi Célérité, Perfection (DEX) et Résistance, après la réussite d’une mission exceptionnellement importante et difficile.
Un rafiq de la Main noire — (Assassin © Thaigo 2010)

Maitres (daïs)

  • Les daïs (« émissaires » en djesmiri) sont des officiers supérieurs et des maitres mystiques. Ils forment le conseil des Ombres et sont toujours au nombre de neuf. Ils doivent leur nom au fait qu’ils sont les seuls (avec le Sidna) à pouvoir quitter la forteresse en dehors d’une mission précise. Plusieurs daïs font partie de la cour du sultan sous diverses couvertures.

Conditions

  • Prendre la place vacante d’un daïs qui a succombé.
  • Trois compétences de l’organisation à 90 %, dont  Mysticisme (voie des Ombres) et un des styles de combat.

Privilèges

  • Peuvent représenter l’ordre à l’extérieur.

Devoirs et obligations

  • Diriger l’enseignement et le développement de la doctrine de la voie des Ombres.

Sage (Sidna)

Le Sidna (le « Guide » en djesmiri) est l’unique grand-maitre de l’ordre.

Conditions

  • Un nouveau Sidna est choisi à la mort du précédent parmi les daïs ayant accompli les exploits plus extraordinaires et contribué à l’approfondissement de la doctrine mystique (notamment par le développement de nouveaux talents). 
  • Les candidats doivent avoir un score minimum de 110 % en Mysticisme (voie des Ombres).

Privilèges

  • L’ensemble des mains lui voue une obéissance absolue. Lui-même ne répond qu’aux ordres du sultan de Jelhaï. C’est un des hommes les plus craints de toute l’Assabie.

Devoirs

  • Le Sidna préside le conseil des Ombres et représente le Maitre des Ombres dans le Monde matériel. 
  • Il est l’un des plus proches conseillers du sultan de Jelhaï et met l’ordre à sa disposition pour exécuter ses ordres.

Restrictions 

Tabous

  • Les mujibs ne peuvent jamais quitter la forteresse, sauf exceptionnellement pour accomplir leurs premières missions (essentiellement des tâches de reconnaissance, de renseignement ou de surveillance).
  • Tous les mystiques de la Main noire considèrent que les équipements de protection dégradent la capacité de donner la mort (en ralentissant les attaques) tout autant que la capacité à la recevoir (en protégeant exagérément leur porteur) : ils jurent de ne jamais utiliser de bouclier et de ne jamais porter d’armure métallique.
  • Un fidaïs s’engage à accepter la mort lorsqu’elle se présente : il ne peut pas utiliser de point de chance pour transformer une blessure grave en blessure sérieuse.

Serments

  • Un fidaïs jure fidélité à « l’ordre et au sultan ». 
  • Un fidaïs s’engage solennellement à ne jamais faillir à tuer.

Compétences 

Compétences

Acrobatie, Esquive, Méditation, Mysticisme (voie des Ombres), Perception, Discrétion et les deux styles de combat suivants.

Styles de combat

Garde de la Main Noire (guisarme, bâton, arc court)

Assassin de la Main Noire (cimeterre, main gauche, dague, fléchettes ; traits : Assassinat, Armes Cachées). 

Les traits de style de combat doivent chacun être acquis en cours de jeu au coût individuel de 5 jets d'expérience, après un entraînement minimum d'un mois.

Magie

Rites assabiens

La plupart des mains reçoivent un enseignement dans les rites assabiens et peuvent apprendre les sorts suivants : Apnée, Contrecarrer, Confusion, Incognito, Vivelame.

Talents mystiques

Les talents de la voie des Ombres sont les suivants :

Fidaïs

Augmenter (Acrobatie), Augmenter (Discrétion)*, Augmenter (Perception), Augmenter (Esquive), Adhérence, Vision Nocturne, Améliorer (Initiative). 

* Ne fonctionne que si l’éclairage ambiant produit des ombres en quantité suffisante.

Rafiq

Améliorer (Mouvement), Contorsion, Couper les Flèches, Légèreté de la Plume.

Daïs

Augmenter (Tromperie), Aura (Intimidation), Marche des Ombres.

Nouveau talent : Marche des Ombres

Le corps du mystique fusionne dans son ombre et disparait, seule restant l’ombre qu’il projetait. Sous cette forme, il peut se déplacer à son mouvement de base sur toute surface capable de recevoir une ombre (les matériaux transparents, comme le verre ou l’eau, ou les sources de lumière, comme le feu, étant exclus), sans autre contrainte. Le mystique peut ainsi passer sous une porte ou gravir un mur vertical. Il est également invulnérable aux attaques physiques. Pour que ce talent fonctionne, les conditions d’éclairage doivent être propices à la formation d’ombres. Ainsi le mystique ne peut ni pénétrer dans une zone éclairée de toutes parts ni dans les ténèbres absolues.

Alliés et ennemis

Cette section sera détaillée lorsque d’autres cultes assabiens auront été développés.

Extrait des carnets de voyage de Tyndaréus l’Explorateur

« Le sultan Sindjar de Djesmir s’était déclaré l’ennemi du sultan de Jelhaï. Un matin à son réveil dans les appartements de son palais, il trouve un stylet déposé dans son lit près de sa tête. Au bout de quelques jours il reçoit une lettre signée d’une main noire : “Si nous n’avions pas de bonnes intentions envers notre ami le sultan, nous aurions enfoncé dans son cœur le poignard qui a été placé près de sa tête”. Sindjar fit la paix avec Jelhaï et accorda aux riches familles du sultanat les prérogatives commerciales qu’elles demandaient.»

Ce document est un travail de fan non officiel. Mythras est une marque déposée de The Design Mechanism. Thennla copyright © 2014 by Jonathan Drake.

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