Aventures en Korantie 23 — Au coeur du Chaos 1

 Note : ce compte-rendu a été rédigé par Erwan, qui joue Malek, avec l’aide de l’ensemble du groupe.

Préparatifs et entrainement

Dans l’Empire korantien, les routes maritimes sont fermées en hiver. Le conseil de défense ayant eu lieu le 6 de zolestine, toute expédition militaire d’envergure devra atteindre le début du printemps. La trêve hivernale limite les mouvements de troupes et les décisions du conseil se limitent pour l’instant à la recherche de documents relatifs au culte du chaos dans les bibliothèques et scriptoriums des cités de l’Empire.

Plusieurs mois s’écoulent au cours desquels les aventuriers s’entrainent et se livrent à diverses tâches personnelles. Dans l’espoir d’améliorer leur compétence d’Esquive, quelques-uns se frottent aux méthodes d’enseignement résolument non conventionnelles d’un lanceur de couteaux faisant partie d’un groupe d’artistes itinérants. D’autres, pour devenir meilleurs en Natation, subissent le dur entrainement d’un marin peu soucieux des consignes élémentaires de sécurité. Ces entrainements peu habituels, mais efficaces, ne sont rien face à l’épreuve de Thémiséon. Notre paladin préféré est allé jusqu’à solliciter d’Aparinaon, l’acolyte du culte de Kos, pour qu’il exerce sur lui ses talents de tortionnaire, afin de renforcer sa Volonté ! En précisant bien que cela devait se faire avec mesure. Une petite semaine de « soins corporels intensifs personnalisés »  qu’Aparinaon a accepté de prodiguer au paladin !  Thémiséon revient éreinté, mais fier et heureux d’avoir surmonté la douloureuse épreuve.

À l’invitation de Myrrhée, les aventuriers se retrouvent tous le 7 d’anyune 1217 dans le magnifique restaurant de la Nageoire Bleue. La marchande a le projet d’acheter une concession mise en vente à Thyrte, afin d’établir plus fermement sa présence commerciale et d’évoluer au sein du culte de Sabatéus. Elle a besoin de réunir une grande somme d’argent pour avoir une chance de remporter la vente aux enchères de la concession. Elle demande donc aux autres aventuriers leur aide. Après négociation, Vérénys et Malek acceptent chacun de lui prêter 1000 pièces d’argent, qu’elle devra leur rembourser sous trois ans, avec des taux d’intérêt de 15 et 20 % respectivement. Myrrhée récupère aussi avec Vérénys et Thémiséon des pièces d’or korantiennes d’avant le cataclysme, trouvées sur Iaxos, lors de la toute première aventure du groupe.

Elle se propose de trouver un acheteur intéressé et de s’occuper de leur vente en échange d’une commission. Les deux héros korantiens acceptent et partiront chacun avec un bénéfice de 400 pièces d’argent, Myrrhée obtenant une commission de 200 pièces d’argent en tout. Quant à Althmir, il propose 200 pa pour que Myrrhée lui présente systématiquement tous ses contacts assabiens et jekkarines pendant une année. Toutefois, la commerçante ne perd pas le nord et impose à Althmir qu’il lui reverse 30 % du bénéfice de toute transaction qui pourrait être conclue avec l’un de ses contacts, ainsi qu’un descriptif des biens échangés.

Les aventuriers apprennent que Thémiséon a lui aussi quelques projets. En effet, il espère fonder une enclave impériale à Thyrte, sous l’égide de ses patrons du culte solaire. À cet effet, il propose à Myrrhée un accord suivant :  il lui prête 700 pa à taux zéro et lui offrira le marché de la mise en état et de l’ameublement des bâtiments de l’enclave en échange d’une absence de taxes sur les marchandises importées (en tant que future concessionnaire de la route commerciale entre Borissa et Thyrte, Myrrhée aura en effet son mot à dire sur le montant des taxes). De plus, toutes les échoppes de Myrrhée devront offrir une remise de 10 % aux solaristes de la future enclave.

Enfin, Vérénys révèle avec fierté qu’elle a été désignée pour devenir la successeure d’Apollonie de Xanth à la tête des amazones de Thyrte, cette dernière étant appelée à d’autres fonctions. Pour le moment, elle restera tout de même dans le groupe jusqu’à ce que la mission soit accomplie.

Un jour sans vent de trigelso, sur un ponton du port de Thyrte, Malek et Althmir partagent une longue conversation, dont les tenants et les aboutissants restent inconnus des autres membres du groupe. Les rumeurs vont bon train et certains font le rapprochement entre le pays d’origine de Malek (l’Assabie) et les capacités spéciales d’Althmir (la sorcellerie). Quelques jours plus tard, Myrrhée remporte les enchères et devient donc officiellement « concessionnaire » au sein du culte marchand de Sabatéus. Le 1er jour d’arribéa, le festival de Pyrolus célèbre la réouverture des routes maritimes. La trêve hivernale se termine et les troupes destinées à combattre le Chaos affluent enfin à Thyrte.

Des informations cruciales

Quelques jours plus tard, le 8e d’arribéa 1217, les aventuriers sont conviés à un conseil restreint qui réunit Entos de Calyste, Dagmar Brisetarge, Rikalsos de Vimaylo, Arinald de Trentos, Thimoxène d’Androleïa, Alynor de Mégara, ainsi que Kortano et Claudius, les syndics de Thyrte et Borissa.

Les aventuriers sont informés des mouvements de troupes. Le bataillon patriotique de Thyrte et les sections d’amazones de Sarestra, Borissa et Thyrte, placées sous le commandement d’Apollonie de Xanth, se sont rassemblés à Thyrte. Les régiments de vétérans valosiens basés à Borissa et Vestrikina sont actuellement à Tersippa. Le bataillon patriotique de Borissa attend les ordres dans la cité-État, avec les paladins des cultes solaires de Borissa, Himéla et Sarestra, qui se sont réunis dans l’enclave impériale borissienne. Le seigneur Drystan a quant à lui mobilisé ses cavaliers en Brotomagie. On attend aussi des renforts de la grande cité d’Agissène, qui rejoindront les troupes sur le chemin.

La grande opération de recherche d’informations a aussi produit des résultats : quatre anciens parchemins ayant un lien plus ou moins proche avec les guerres du Chaos ont été découverts dans les archives impériales d’Hilanistra et dans les registres de la guilde marchande de la petite cité-État de Suthria, du culte du gardien d’Agissène et de celui de Suthria.

Le premier document est le plus ancien : il est daté de l’année 719. Il s’agit d’un rapport écrit durant les guerres du Chaos par le mythique héros korantien Sayalis en personne. Il y décrit l’assaut d’une place forte du Chaos qui se trouvait alors sur le pic Perceciel (rebaptisé depuis « pic de la Tisserande ») au cœur des monts ozyriens. Après un long siège, les troupes impériales ont découvert au centre de la forteresse un arbre maléfique qu’ils ont identifié comme étant la source de toute la corruption qui gangrénait les monts ozyriens. Il est dit que cet arbre avait été semé par la Mère du Chaos elle-même avant qu’elle ne soit bannie du Monde matériel par Sayalis. Après un combat contre des scientistes-sorciers ophidiens, dont le grand prêtre de Lanis a « sectionné les âmes » afin qu’ils ne puissent plus revenir hanter les lieux, Sayalis et ses combattants ont détruit l’arbre avec « la lame, le feu et la magie de la Cour céleste ». Cette mention d’un Arbre du Chaos rappelle aux aventuriers la prophétie d’Amaltée, la sibylle de Borissa.

Le second document date de 721 et n’est rien d’autre qu’un bulletin de travaux évoquant l’édification du « Regard de Sayalis », un grand corps de garde korantien construit sur le pic Perceciel. Rempli de détails techniques sur le matériel et les moyens déployés pour sa construction, le document n’a que peu d’intérêt pour les aventuriers. Il les informe toutefois de la forme du bâtiment, un corps de garde fiché de deux tours, ainsi que de la durée approximative de trajet depuis Suthria : 12 jours de marche. Ce document permet aussi de dresser une chronologie approximative des évènements. Les aventuriers émettent l’hypothèse que cette forteresse a été construite à l’issue des guerres du Chaos afin d’avoir l’œil sur le lieu (d’où son nom) et d’empêcher toute résurgence d’activités chaotiques à cet endroit qui semblait spécial, voire crucial, pour les séides de la Mère du Chaos.

Le troisième document est un avis de condamnation émanant du culte de Kos d’Agissène qui porte la date de 998. Plusieurs individus cités sont condamnés à être emprisonnés « au Regard de Sayalis ». Les aventuriers pensent qu’au cours des 250 ans séparant ce document du précédent, le but premier de la forteresse a été progressivement oublié et que celle-ci est devenue une prison, un bagne isolé, où l’on envoyait les criminels de droit commun que les autorités désiraient durablement éloigner de la civilisation.

Le quatrième et dernier document est plus récent. Il s’agit d’un rapport de 1085 rédigé par un éclaireur dénommé Camus. C’est plus précisément le second rapport, suivant un premier compte-rendu que les archivistes n’ont malheureusement pas retrouvé. Dans ce rapport, l’éclaireur confirme les dires du précédent éclaireur, à savoir que le corps de garde est tombé aux mains des barbares garthari. Il explique aussi avoir assisté à une cérémonie rituelle au cours de laquelle les Garthari évoquaient le retour prochain d’un « Enfant ténébreux ». Toutefois, l’éclaireur conclut que les barbares ne constituent pas une véritable menace pour l’Empire et il s’étonne de l’existence d’une forteresse korantienne si loin de toute frontière dans les monts ozyriens. Cette forteresse perdue dans les montagnes n’offre aucun soutien à une quelconque cité korantienne et ne protège aucune route commerciale. Il préconise donc de l’abandonner définitivement, les couts nécessaires à sa récupération et à son entretien étant bien trop élevés au vu du bénéfice que l’Empire pourrait en tirer. Les aventuriers concluent que le passage des siècles a fait perdre à la Korantie le contrôle, puis la mémoire du Regard de Sayalis, ce qui a permis au culte du Chaos de s’y reconstituer. Ils supposent que c’est à cet endroit que devrait se trouver le centre de commandement de Jédakhia et décident donc de s’y rendre. De toute manière, c’est la seule piste concrète dont ils disposent.

Après une longue discussion sur l’histoire que ces documents ont permis de reconstituer, Alastor du Pyrée, le grand prêtre du culte solaire d’Hilanistra décrète ce qui suit. Les aventuriers et deux tiers des forces korantiennes se rendront à Suthria par voie maritime et fluviale, puis se dirigeront à pied vers le pic de la Tisserande par la route du nord, tandis que le tiers restant passera par le sud et atteindra les monts ozyriens via la Brotomagie. Ainsi, quoi que Jédakiah ait en tête, il trouvera les armées de la Korantie face à lui.

Les aventuriers emportent les quatre documents, leurs contenus pouvant se révéler utiles au cours du voyage. Les cultes de Lanis et de Sabatéus participent aussi à l’effort de guerre en confiant au groupe des reliques inestimables jouant le rôle d’autels portables. L’autel de Lanis est une magnifique statuette représentant un griffon d’or, tandis que celui de Sabatéus est une amphore contenant 3 glands eux aussi en or. Ces autels permettront à Thémiséon et Myrrhée de communier avec leur dieu où qu’ils se trouvent et ainsi de récupérer leurs points de dévotion sans avoir à se rendre dans un temple.

Les aventuriers s’interrogent sur la manière de détruire l’Arbre du Chaos dans l’éventualité où celui-ci aurait repoussé. Les écrits de Sayalis mentionnent la lame, le feu et la magie des dieux, mais il s’agit là peut-être seulement de figures de style. Peut-être que la pierre de pureté pourrait avoir un effet, mais il est impossible d’en être sûr avant d’avoir essayé. La réunion se termine et Rikalsos informe les aventuriers qu’ils devront partir dans 2 jours. Avant une cérémonie aura lieu au temple d’Anayo, afin que leur entreprise reçoive la bénédiction du Gouverneur de la Cour céleste.

Départ de l’armée korantienne

Pendant ces deux jours, Althmir, toujours aussi suspicieux, note scrupuleusement les noms des bateaux présents sur les quais de Thyrte. Malek achète 4 amphores de 250 g de poix à 15 pa chacune, pour avoir du combustible au cas où il faudrait provoquer un incendie, ainsi qu’un casque de cuir renforcé avec garde nasale. Thémiséon complète son armure de bronze, tandis que Myrrhée fait fabriquer à grands frais (à 50 pa) une cape violette en lin, en se disant que son précédent stratagème pourrait encore fonctionner. Elle négocie aussi des vêtements chauds pour tout le monde.

La cérémonie rituelle a lieu le 10 d’arribéa 1218 au milieu d’une foule qui s’est massée pour l’occasion. Au centre, le personnel religieux ainsi que les membres importants de l’expédition procèdent à la cérémonie. Autour d’eux, leurs proches assistent à la réunion. Plus loin, un grand nombre de citoyens, badauds et vendeurs à la sauvette s’agglutinent autour du temple. Chants et prières s’enchainent sous la conduite de Rikalsos. Les aventuriers en ressortent avec un point de chance de groupe supplémentaire. 

À l’issue de cet évènement marquant, les troupes embarquent à destination de Borissa. Les aventuriers font le voyage à bord d’un navire appelé Dauphin impétueux. Un jour et demi plus tard, ils débarquent dans une cité en pleine effervescence, en raison des nombreuses troupes qui y sont stationnées. Les hommes débarquent et rembarquent sur les grandes galères de guerre de la cité. Pendant ce temps, Thémiséon prend des nouvelles de l’ancien roi Muyr, frère d’Alynor, qui fût possédé par l’esprit de Chandanar le roi fou de l’éphémère Royaume rouge. Elle explique que, bien que son corps soit toujours en vie, son esprit semble toujours être mort. Sentant que le sujet est très sensible, Thémiséon préfère écourter la discussion.

Le départ pour l’étape suivante, Himéla, a lieu le 13 d’arribéa. Une foule compacte est venue souhaiter bonne chance aux héros de Borissa et aux bataillons korantiens qui les accompagnent. Soudain, une ondulation dans la foule vient perturber les festivités. Les gens s’écartent promptement pour laisser passer une sorte de cortège. Les aventuriers aperçoivent la grande sibylle Amalthée de Borissa qui se dirige vers eux sur un palanquin, accompagnée de ses consœurs chantantes. La foule en extase lance des fleurs en l’air. Certains, emportés par leur joie, se jettent dans l’eau du port. La sibylle aux yeux blancs est venue révéler une prophétie. Fait extraordinaire, la sibylle se lève de sa couche, puis annonce d’un ton éthéré : « Délaissés par les fils du soleil, les yeux du Brillant se sont fermés il y a bien longtemps. » Ses consœurs reprennent : « Cela est-il un bien ? Cela est-il un mal ? Nul ne le sait. Mais Lasca veille et se souvient ». Amalthée poursuit : « Bientôt l’Enfant ténébreux boira le lait de l’Arbre et le sang de la Beauté dans le calice de la Mère. Seuls les fils du soleil et les fils du sable pourront s’y opposer. À l’approche de leur destination, ils devront choisir entre deux chemins. Le plus difficile ou le plus dangereux ? Ténèbres aquatiques ou hurleurs de la mer » (*).   Après avoir gravi marches du ponton, Amalthée se laisse tomber en arrière et disparait dans la foule, portée par ses disciples et ses esclaves. Sur ces paroles, qu’ils ont tant bien que mal essayé de retenir fidèlement, les aventuriers se préparent à partir à destination d’Himéla, malgré les soudaines inquiétudes de Malek relatives à ces troublantes révélations semblant évoquer des périls aquatiques.

Note du MJ : à ce moment les joueurs ont mal entendu les paroles de la sibylle, qui parlé de « hurleurs de la Mère ». Ils ne comprendront leur méprise que bien plus tard et feront tout le voyage dans un état de stress absolu en craignant de voir surgir des flots de maléfiques « hurleurs des mers », à chaque vague plus haute de que l’autre. Pure joie de MJ 👹

Toutefois, le voyage se poursuit dans de bonnes conditions, ce qui rassure un peu l’Assabien. Le 15 d’arribéa, la flotte se présente à Himéla, où elle est rejointe par les forces locales. Thémiséon a tout juste le temps de saluer sa famille avant le départ pour l’étape suivante, Sarestra, qui sera atteinte le 18. L’expédition reçoit les bénédictions des cultes locaux et reste une journée dans la ville portuaire qui rappelle tant de souvenirs aux aventuriers. Malek et Althmir se séparent du groupe. Depuis leur dernière visite, peu de choses ont changé. Les sibylles ne sont toujours pas revenues et il n’y a apparemment pas eu de suites fâcheuses à la libération du démon qui possédait l’héritier den Solisti. En tout cas la rumeur ne dit rien au sujet de morts ou de disparitions inquiétantes dans les campagnes avoisinantes. Ils se renseignent sur les habitudes de la comtesse : elle a recruté un nouveau châtelain et ne quitte plus son domaine.

Le 21 d’arribéa, la flotte korantienne atteignent sans encombre la ville de Yaristra. La suite du voyage consistera à remonter le grand fleuve Yar, puis la Griffe, son affluent, qui relie Agissène à l’océan intérieur. Les navires n’étant pas adaptés à la navigation fluviale, toute l’armée doit embarquer dans des barges, une opération qui prendra 2 jours. Les aventuriers en profitent pour visiter Yaristra. Il s’agit d’une très grande cité, probablement encore plus grande que Sarestra. Ses habitants sont en moyenne plus aisés et plus attirés par les arts que dans la plupart des autres villes korantiennes, et on n’y trouve assez peu de quartiers malfamés. Une immense bibliothèque, la plus grande du monde selon les Yaristriens, fait la fierté de la ville. Il est dit que Yaristra est le berceau des mathématiques korantiennes, mais ce titre est contesté par Sustra, d’où provient Manto de Sustra, le père fondateur de cette discipline. Les Yarestriens avancent quant à eux que c’est bien à Yaristra que l’illustre personnage a fondé son école de mathématiques.

La Ligue korantienne, plusieurs grandes cités-États et les paladins impériaux envoient leurs troupes pour constituer l’armée qui va affronter Jédakiah dans son repaire des monts ozyriens.

Les premiers bataillons convergent vers Thyrte.

Dernier diner avant le Chaos

La remontée du fleuve commence le 24 et les aventuriers atteignent l’extraordinaire cité d’Agissène le 26. Avec plus de 300 000 habitants, c’est la cité-État la plus peuplée de Korantie. La plaine environnante est couverte de champs de céréales et de vignes, et les terres fertiles de la région permettent de nourrir l’énorme population urbaine ainsi qu’une bonne partie des territoires environnants. Cet héritage agricole se retrouve d’ailleurs dans l’emblème de la ville qui figure des grappes de raisins. Agissène est la seule ville majeure de Korantie qui n’a pas subi le courroux de l’Océan lors du Cataclysme. En arrivant à proximité de la ville, les aventuriers aperçoivent l’immense coupole du temple de Sémordis le Sauveur qui surplombe le reste de l’agglomération du sommet d’une colline. Ils apprendront que ce temple, appelé le « Sémordion », abrite le plus important culte de Sémordis de Korantie et contient sans doute la plus grande accumulation de savoirs médicaux et apotropaïques du monde connu.

Entos de Kalyste informe les aventuriers qu’ils sont conviés à un diner le 27 au soir au palais archontal d’Agissène. Ils y sont accueillis par un initié d’Anayo qui les présente à l’archonte éponyme Léocrate de Sistie, un homme chauve, accoutré d’une toge blanche et d’une couronne de laurier, et doté d’un charisme certain. Une trentaine de personnes sont présentes, principalement les membres proéminents de l’expédition impériale, de l’administration locale et du culte de Sémordis. Les mets les plus gouteux et les vins les plus fins sont servis au diner. En goutant ces délices dans ce décor somptueux, les personnages ne peuvent s’empêcher de penser qu’il s’agit peut-être du premier et du dernier repas de ce genre de leur vie.

À la fin du diner, un comité plus restreint se rassemble et Abrachélos d’Agissène, l’archiatre qui dirige le Sémordion, prend la parole. Il exprime sa volonté de soutenir l’expédition et, dans ce but, offre plusieurs présents aux aventuriers. Deux esclaves apportent à la table des coffrets. Un pendentif en argent est extrait du premier. L’archiatre explique qu’il s’agit d’un « talisman d’absorption » créé par ses soins et par la grâce du Sauveur. Une fois activé par la pensée de celui qui le porte, il permet d’absorber toute magie lancée contre le porteur pendant une dizaine de minutes. Deux petits linges sont extraits du second coffret. Ils contiennent du pain bénit de Sémordis. Quiconque mange un de ces pains guérit de toutes ses blessures, sauf les plus graves. À cette occasion, Vérénys révèle aussi avoir elle aussi reçu une relique de la part d’Aparinaon, l’acolyte du culte de Kos à Thyrte. Il s’agit du « fauchon du Gardien », une lame réputée pour sa puissance et qui montrera surement son utilité dans la lutte contre le Chaos. C’est Thémiséon qui conservera l’amulette sur lui afin d’être en mesure de porter un coup fatal à Jédakiah si la situation le permet. L’idée que Malek la porte a été évoquée, mais personne ne sait si la magie divine korantienne fonctionnera sur un Assabien, et personne ne veut prendre ce risque. Les deux pains sont confiés à Althmir et à Vérénys. Les aventuriers demandent aussi à Abrachelos s’il ne pourrait pas fournir des médicus pour accompagner l’armée. L’archiatre les rassure en précisant que chaque bataillon patriotique dispose d’au moins un médicus.

Le lendemain, à l’aube, l’armée et les aventuriers se mettent en route pour la cité-État de Suthria, dernière étape avant la colossale chaine montagneuse des monts ozyriens et le repaire supposé de Jédakiah !

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